Le scoutisme
Tout d'abord définissons qu'est ce que le scoutisme:
Le scoutisme est une méthode d'éducation chrétienne et civique des jeunes par
le respect de la Loi Scoute , l'emploi du système des
patrouilles, et la pratique du jeu et de la vie
dans la nature. Cette méthode se considère, aux côtés de l'école, comme
complémentaire de la famille, responsable de l'enfant au premier chef. Elle est
cependant complète, en ce sens qu'elle veut éduquer l'homme entier, corps,
esprit et âme et qu'elle attache une importance essentielle, non seulement à la
formation personnelle, mais à la formation de l'homme social et du futur
citoyen. Elle est enfin active, car elle incite le jeune à prendre en charge sa
propre éducation dans un cadre approprié à ses besoins et à ses
forces.
Le scoutisme croit au destin personnel
et surnaturel de chaque homme et à sa vocation communautaire. Il refuse en
conséquence toute conception philosophique ou sociale qui sacrifie la personne à
la société. D'inspiration chrétienne, il a été fortement marqué par les
fondateurs français catholiques d'une spiritualité rayonnante qui apparaît dès
le premier principe: « Le scout est fier de sa foi et lui soumet toute sa vie. »
Cependant, le Scoutisme distingue le temporel du spirituel sans les confondre ni
les séparer: les chefs scouts sont des laïcs auxquels les parents des jeunes ont
délégué une part de leur autorité. Ces Chefs se réfèrent aux droits et devoirs
des laïcs dans la société où ils rendent au pouvoir spirituel comme au pouvoir
temporel ce que leur doit tout baptisé et tout citoyen. Ces notions sont
clairement exprimées par les deux autres principes: « Le Scout est fils de
France et bon citoyen »; « Le devoir du scout commence à la
maison. »
La Loi Scoute comprend une série de
préceptes positifs et définit le Scout comme étant fidèle à sa parole, pur,
loyal, obéissant, fraternel, courtois et chevaleresque, aimant dans la nature
l'œuvre de Dieu, aimant son prochain et toujours prêt à servir. Elle est le
pilier centrale de la méthode, et toute altération de la Loi doit être
considérée comme une déviation de la finalité du Scoutisme. Après une période
probatoire, le jeune scout s'engage par la Promesse, acte personnel et libre, à
respecter de son mieux la Loi Scoute.
Le système des patrouilles met en œuvre le principe de l'éducation active du garçon par le garçon. Une patrouille est une équipe indissociable de 7 à 8 personnes sous la conduite de l'une d'elles, le Chef de patrouille, plus expérimenté et généralement plus âgé. Les Chefs de patrouille, personnellement responsables de leur garçons, sont associés au scoutmestre pour partager les responsabilités de la Troupe (ou de la Compagnie pour les guides). A l'intérieur de la patrouille, chaque scout prend des responsabilités personnelles et précises, selon ses aptitudes et ses goûts. Plusieurs patrouilles constituent une Troupe (plusieurs équipes, une Compagnie), dirigée par un scoutmestre assisté de plusieurs autres chefs ainsi que d'un aumônier. Le gouvernement d'une Troupe se fait au moyen d'une Cour d'Honneur (ou CDH) et d'un Conseil des Chefs (ou CDC).
Lord Baden-Powell, fondateur du
scoutisme.
Lord
Baden-Powell, fondateur du scoutisme, apprit à l'école de sa propre vie ce qui
lui servit à créer ce grand mouvement international. Ce sont ses aventures qui
fournirent le modèle. L'homme ne fut pas le produit d'une culture livresque car
les études le trouvèrent assez rebelle. Il eut surtout pour éducateur les
évolutions libres dans les bois, les navigations intrépides, les sports, la
musique, les arts plastiques, le théâtre improvisé, plus tard, les voyages, les
grandes chasses, la guerre, l'existence du soldat colonial. Les étapes les plus
importantes de son existence et de sa carrière, il le disait lui-même, furent
déterminées de la manière la plus inattendue, par un coup de chance ou sous
l'action de causes extérieures: une série de « bombes » comme il aimait aussi à
le répéter.
Du moins, est il permis de s'apercevoir
qu'il était merveilleusement doué pour tirer le meilleur parti de ces faveurs du
sort. C'est cette façon d'apprendre, de vivre, de survivre, de servir et de
réussir qu'il voulut faire partager à d'autres et qui fut à l'origine du
scoutisme.
En 1870, à treize ans, quand il s'échappait
de la pension anglaise de Chaterhouse pour se réfugier dans les bois, Robert ne
se doutait évidemment pas qu'il deviendrait le plus grand chef scout de la
terre. En pleine nature, isolé de tous, il bricolait des collets, faisait rôtir
son gibier, poussait la chansonnette en cueillant des colchiques, croquait des
biches et des libellules sur un carnet de dessin, s'inventait des rôles et
rusait déjà comme un sioux pour éviter les surveillants. Le scoutisme, cette
école de l'autodiscipline et de l'initiative, a sans doute vu le jour au fond
d'un bois dans une caboche d'un mauvais élève désobéissant. Robert échoue à
l'examen d'entrée à Oxford et abandonne tout espoir universitaire. Par la même
occasion, il tire un trait sur une éventuelle carrière d'acteur. Dans son
entourage familial, on a beau vénérer les grans dramaturges, il est exclu de
compter un « saltimbanque » dans la dynastie des Baden-Powell.
A 19 ans, déprimé, il tourne les pages d'un quotidien et trouve la solution grâce à une petite annonce de l'armée. Au concours d'entrée d'une école d'officiers, il est reçu cinquième sur 718 candidats !
Et vogue la galère, et vive l'aventure, le Robinson Crusoë version Old England s'embarque pour les Indes pour
servir sa majesté. Pendant dix ans, le lieutenant Baden-Powell développe et
améliore ses dons pour le sport, l'observation, le déguisement et la vie en
plein air. On l'a compris, il est nettement plus à l'aise à quatre pattes sur
les traces d'un rebelle, ou pour étudier la reproduction des sauterelles
tibétaines, que dans les salons coloniaux de Jaîpur.
Camouflé en agent de renseignements, il est
envoyé par l'état-major en Russie, en Allemagne et en France. Séduits par ses
capacités de scouting (autrement
dit reconnaissance du terrain, observation de l'ennemi, renseignements), les
hauts responsables de l'armée de sa Gracieuse Majesté la reine Victoria ont la
bonne idée d'expédier le super éclaireur en Afrique du Sud.
Baden-Powell, promu capitaine en cours de
route, défendra le bourgade de Mafeking, sa population indigène, sa garnison de
mille hommes, ses commerces, ses chameaux, contre les dix mille assaillants
Boers ou Afrikaans. En multipliant les ruses et las astuces, Baden-Powell
sauvera la ville. La preuve: il crée un corps de cadets de douze à seize ans,
plus discrets et plus habiles que leurs aînés, pour les postes d'observateurs et
de sentinelles, ou de messagers. Au bout de deux cent dix-sept jours de blocus,
la ville est libérée en mai 1900.
Le public anglais en fut un héros: il est
nommé major général. Modeste, il n'a jamais attaché d'importance à sa victoire
de Mafeking. En revanche, il est très fier d'avoir organiser la Constabulary, la police montée sud-africaine,
qui avait pour mission de maintenir l'ordre dans cette partie du globe. Mais
aussi de vacciner hommes et bétails et reconstruire des édifices.
pour cette troupe, BP innove un système de
formation original: développer l'initiative personnelle au détriment des ordres
directs. En récompense, il bichonne ses cavaliers en leurs faisant tailler un
uniforme new fashion, avant coureur de celui des futurs scouts: chemise kaki à
col rabattu ornée de badges, chapeau à bord plat importé des westerns cow-boys
et marqué d'un BP, rappel de la devise « Be Prepared » »: être prêt. Ces
gaillards sont les premiers éclaireurs, ceux capables de suivre des pistes,
d'observer en toute discrétion, de dessiner des croquis, de cultiver l'esprit
d'équipe et d'initiative, d'assumer des responsabilités.
Démobilisé de son affectation africaine, BP
plie bagage et s'en retourne au pays pour y exposer ses idées sur l'éducation de
la jeunesse dans un livre intitulé: Aids to scouting.
Surpris par le succès de sa théorie, le 20 juillet 1907,
BP réunit dans l'île hostile de Brownsea (sud de l'Angleterre) vingt jeunes gars
triés sur le volet: des « chicos » d'Eton, des petits soldats des boy's brigade,
des petites frappes des faubourg de Londres.
Dans ce premier camp expérimental, les citadins se débrouillent comme des sioux. Ils s'improvisent explorateurs, défricheurs de forêts, enquêteurs, secouristes, bâtisseurs de huttes, marins, pionniers. Les BA sont déjà au programme (exemple: proposer gentiment à un fermier de l'aider à engranger le foin et, s'il accepte, le remercier poliment). Et les premiers servis sont les autochtones. A la belle étoile, ces pionniers chantent tous en chœur « I am a big lion », et BP, ravi, les transporte dans la brousse; il leur raconte le rite initiatique qui fait du jeune zoulou un homme.
II/ Le scoutisme en quelques dates:
1907: Baden-Powell réunit les 24 premiers
« boys scouts » sur l'île de Brownsea.
1908: Le livre « Scouting for boys » propage
les idées de BP.
1911: Fondation des éclaireurs et
éclaireuses de France par Nicolas Benoît, officier de la Marine. Création de la
Fédération des éclaireurs et éclaireuses unionistes de France
1920: Création des Scouts de France par le
Père Sevin, le chanoine Cornette. Premier Jamboree (grand rassemblement
scout).
1923: Création des Guides de France.
Fondation des éclaireurs et éclaireuses israélites de France.
1947: Création des éclaireurs neutres de
France.
1952: Fondation des scouts d'Europe en
Autriche.
1963: Arrivée des scouts d'Europe en
France.
1971: Création des Scouts Unitaires de France.